Le rhume est-il vraiment plus grave chez les hommes ?

"L'homme grippé, mieux vaut l'éviter. Les yeux remplis de reproches, il vous regarde sans bouger. Comme si vous étiez à l’origine du complot qui l’a mis sur le flanc. Même en dévalisant toute la pharmacie du coin, rien n’est bon pour le remettre sur pied. Le diagnostic est sans appel : cet homme va mourir !"

Ce texte est extrait d’une chanson "De mannengriep" de la cabaretière Mylou Frencken qui décrit de manière humoristique les caractéristiques et les symptômes de cette terrible maladie ;). La "grippe des hommes" est un fléau bien connu.

Les femmes se demandent bien ce qui peut affecter à ce point leur conjoint d’habitude si solide. Pour peu, elles croiraient que la dernière heure a sonné pour leur cher et tendre. Votre mari mérite-t-il un Oscar d’interprétation pour son "petit numéro"? Autrement dit : un rhume chez les hommes est-il vraiment plus grave ? Les scientifiques ont examiné la question de près et la réponse est : oui !

Cette question a taraudé divers chercheurs durant des années. Il en est sorti diverses théories. Nous en avons retenu les plus remarquables :

• L’Université de Cambridge pointe le fait que, chez les animaux, les mâles prennent plus de risques que les femelles, ce qui les expose davantage aux infections. Conséquence ? Leur résistance n’est pas optimale. Mais les chercheurs se refusent à en tirer des conclusions similaires pour les êtres humains.
• Des recherches récentes, menées par Amanda Ellison (neurologue à l’Université Durham), révèlent que la zone de la testostérone dans le cerveau se charge d’accroître la température corporelle lorsque le système immunitaire est sous pression. Ce qui ne plaît guère aux micro-organismes qui prennent donc leurs jambes à leur cou. Chez les hommes, cette zone de testostérone est plus grande que chez les femmes et comprend donc plus de récepteurs de chaleur. Résultat ? Les hommes ont plus de fièvre que les femmes et se sentent donc plus mal.
• Selon les scientifiques de l’Université Harvard, c’est plutôt une question d’hormones. Les hommes ont moins d’œstrogènes dans leur corps, ce qui les expose donc davantage aux affections des voies respiratoires. Leurs recherches ont consisté à provoquer une infection pulmonaire chez des souris. Les souris femelles ont semblé mieux résister à la maladie que les souris mâles. 
• Le journaliste scientifique Mark Mieras voit la cause de la différence entre les hommes et les femmes dans la conscience corporelle. "Les femmes ont des taux d’œstrogènes et de progestérone plus élevés. De ce fait, les femmes ont une peau plus sensible et ressentent donc plus rapidement toute affection. De par cette meilleure conscience corporelle, les femmes sont moins vite "étonnées" par les désagréments d’un rhume. Lorsqu’un homme est confronté à un rhume, il tombe des nues. Le monde arrête de tourner, tout n’est plus que désolation. Le taux de testostérone plus élevé des hommes les encourage à se concentrer sur une seule chose à la fois. Les femmes ont généralement un champ de vision plus large, ce qui leur permet de mieux faire la part des choses et donc de relativiser leurs désagréments. C’est une théorie assez globale : les hommes riches en œstrogènes réagissent sans doute différemment aux maladies", souligne Mark Mieras.

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